STENDHAL : L’HONNEUR DANS TOUS SES ÉTATS
Colloque organisé par Stendhal Aujourd’hui
Avec la collaboration de HB,
Revue internationale d’études stendhaliennes
20 et 21 mai 2022
Sorbonne Université- Paris IV
APPEL À CONTRIBUTION
« Il y va de l’honur », dit ironiquement Julien Sorel, qui reconnaît en lui l’écart par rapport à un des idéaux moraux de l’univers cornélien. Balzac diagnostique dans Melmoth réconcilié le remplacement du « principe Honneur » par « le principe Argent » ; dans De la démocratie en Amérique, Tocqueville remarque l’incompatibilité de l’honneur aristocratique avec une société démocratique. L’honneur semble être un des préjugés nobiliaires abolis parla société égalitaire et bourgeoise issue de la Révolution. Pourtant, on en parle souvent au XIXe siècle : avec sa devise « Honneur et Patrie », la Légion d’honneur devient objet de convoitise ; le duel dont survit la pratique témoigne de la persistance de la notion ; dans l’espace intime, l’honneur constitue un des motifs psychologiques à l’occasion du mariage, de l’adultère ou de la vengeance. Ainsi, l’honneur est pensé et vécu dans ses diverses implications qui concernent aussi bien la vie publique que la vie privée.
Ce sont ces divers enjeux de l’honneur dans l’œuvre de Stendhal que propose d’étudier ce colloque. Quels sont les rapports de l’honneur avec le moi, quel est son rôle dans une société égalitaire ? Considéré comme principe de la monarchie selon Montesquieu, l’honneur trouve une place parfois ambivalente dans les réflexions politiques de Stendhal. Il sera aussi question du rapport de l’honneur à la vanité ou du désir de distinction pour Henri Beyle, par exemple dans ses écrits autobiographiques. Puisque l’honneur diffère dans ses modes chez les femmes et chez les hommes, on pourra s’intéresser à la représentation de la féminité ou de la masculinité dans l’œuvre romanesque. L’honneur étant également visible dans les récits de voyage, on envisagera une géographie de l’honneur, qui ne fonctionnerait pas de la même manière en France, nation de la vanité, qu’en Italie, nation de la passion.
L’examen de l’honneur dans tous ses états dans l’œuvre de Stendhal conduira à évaluer l’écart ou la continuité entre l’Ancien régime et le XIXe siècle, mais aussi entre l’époque de Stendhal et la nôtre.
Propositions de communication à adresser par courriel
avant le 15 février 2022, à :
Michel Crouzet : mj.crouzet@wanadoo.fr
Michel Arrous : michel.arrous@gmail.com
Didier Philippot : philippot.didier@wanadoo.fr