STENDHAL AUJOURD’HUI
HB Revue internationale d’études stendhaliennes
COLLOQUE INTERNATIONAL
24 et 25 mars 2017
Université Paris-Sorbonne-Paris IV
Maison de la Recherche de Paris-Sorbonne
28, rue Serpente, 75006 Paris
STENDHAL ET LES « VALEURS RÉPUBLICAINES »
Appel à communication
Comme le mot d’ordre du moment est au rassemblement autour des « valeurs républicaines », ce colloque propose un retour à Stendhal politique, historien et sociologue, plus précisément au « républicain virtuel » doutant de l’idéalisme républicain dans lequel il voit un moralisme qui prétend « repétrir » les Français. Ses goûts et ses préjugés aristocratiques n’ont pas empêché le « libéral » qu’il était de se réjouir de l’égalité de tous les citoyens – il voulait le bonheur du peuple mais disait en même temps ne pas pouvoir le supporter ? et de réfléchir aux éléments du bonheur social dans la France révolutionnée. Il sait que la République n’est pas libérale, par trop ascétique ou morose à son goût, et que la liberté politique ne va pas sans contraintes. Au premier rang des « valeurs républicaines », il place la liberté qui suppose un effort sur soi, sans exclure l’affirmation d’un moi singulier constamment revendiquée. Contrairement à l’idéologie industrialiste, ces valeurs devraient permettre d’échapper à l’emprise de l’argent et à la généralisation de l’égoïsme moderne auquel se réduit l’idéal bourgeois.
Persuadé que le régime démocratique est le meilleur puisqu’il assure le « bonheur du plus grand nombre », Stendhal lecteur de Montesquieu (« l’amour de la démocratie est celui de l’égalité ») médite l’exemple américain plutôt désespérant et s’interroge sur les conditions et les modalités d’une vraie vie démocratique : la liberté, mais à quel prix ? comment vivre ensemble et échapper à la tyrannie de la démocratie qui égalise les hommes, à « l’effet de l’idée nivelante » qui réduit le plaisir à la loi ? Qu’en est-il alors du bonheur individuel, de la vie selon le cœur ?
Dans sa carrière de penseur et de romancier, on évoquera sa mise en question de l’homme moderne, sa conception de l’exercice de la volonté générale, en quoi il se distingue de libéraux comme Constant et Tocqueville, et sa lucidité face à « la grande machine de la civilisation » qui assurerait la liberté politique mais supprimerait la passion.
Propositions de communication à adresser par courriel
avant le 9 janvier 2017, à :
Michel Crouzet : mj.crouzet@wanadoo.fr
Michel Arrous : michel.arrous@gmail.com
ou Didier Philippot : philippot.didier@wanadoo.fr