Stendhal a Milano, edito dalla Biblioteca Comunale di Milano

Stendhal a Milano

Alberto Rebori,
Stendhal a Milano, edito dalla Biblioteca Comunale di Milano.

Milano, la meno appariscente tra le nostre città d’arte, ha avuto in Stendhal un appassionato ammiratore. Le tracce di questa passione sono disseminate nelle pagine di alcune sue opere che invece evocano nei loro titoli altre località italiane: Roma, Napoli e Firenze, Passeggiate romane, La Certosa di Parma. Anche negli scritti più intimi, pubblicati postumi, tutto inizia, ruota e finisce intorno al capoluogo lombardo. Il Diario si apre a Milano alla data del 18 aprile 1801, i Ricordi di egotismo incominciano con la fuga dalla città avvenuta nel 1821 e le pagine successive raccontano il dolore per averla dovuta abbandonare, mentre la Vita di Henry Brulard si interrompe «in un’affascinante mattina di primavera, e quale primavera! e in quale paese» del 1800 quando Marie-Henri Beyle, diciassettenne non ancora Monsieur de Stendhal officier de cavalerie, fa il suo ingresso a Milano al seguito dell’esercito napoleonico.

Qui tutto lo attrae: la società, le donne, la musica, i teatri, le strade e persino gli odori. Tutto s’imprime indelebilmente in lui, nulla sembra, in apparenza, deluderlo, anche se la tanto proclamata felicità è spesso più inseguita che raggiunta. «Milano – dirà – è stato per me dal 1800 al 1821 il luogo dove ho desiderato costantemente abitare». Dal 1814 al 1821 realizza finalmente il sogno di vivere dove «spuntò l’aurora» della sua vita. Poi, per diverse cause – sentimentali, economiche e politiche –, lascia definitivamente quella che considera la propria patria d’adozione; il legame tuttavia non si interrompe, sfuma prima in un ricordo carico di malinconia e diventa, dopo la sua morte, una pubblica dichiarazione espressa nel celebre epitaffio inciso sulla lapide della sua tomba a Parigi: «Arrigo Beyle milanese. Visse scrisse amò».

Cambiato il secolo e mutati i ruoli, nella seconda metà del ‘900 è il capoluogo lombardo che si fa protagonista di questo rapporto, quando accoglie la biblioteca dello scrittore francese rimasta, dal 1842 – anno della sua morte – al 1942, a Civitavecchia dove fu console di Francia.

Le ragioni quindi per ricordare «la milanesità stendhaliana» sono molteplici anche se note, mentre il linguaggio scelto per proporre ancora una volta la “milanesità” dello scrittore francese è del tutto inconsueto.

Alberto Rebori ha ambientato a Milano un fumetto che racconta il ritorno di Stendhal, calandolo in una immaginaria promenade dans 1000ans scandita da passi tratti da alcune sue opere (Diario,Roma, Napoli e Firenze, Ricordi di egotismo), alla ricerca di persone, luoghi, sentimenti e atmosfere mai dimenticate. La sensibilità e l’ironia di questo intelligente “turista”, catapultato dal segno stravagante e incisivo di Rebori in una realtà ormai altra, si scontrano con modi di vivere e occasioni sociali che ci raffigurano e impietosamente ci raccontano. Nonostante quello che circonda uno sbigottito e a volte terrorizzato Stendhal – ma come potrebbe non esserlo? – a spasso per Milano, Alberto Rebori gli fa esclamare, malgrado tutto, «amo Milano». Ancora una volta l’immaginazione ha avuto il sopravvento sulla realtà.

Con questa storia fantastica narrata per immagini, il Centro Stendhaliano della Biblioteca Comunale ha voluto affidare anche al linguaggio del fumetto una affettuosa seppur insolita testimonianza di un rapporto iniziato nel lontano giugno del 1800 dal giovane Marie-Henri Beyle e non ancora concluso.

Giulia Chiesa

Centro Stendhaliano

Milan, la moins voyante de toutes nos cités d’art, a eu en Stendhal un admirateur passionné. Les traces de cette passion sont disséminées à travers les pages de chacune de ses oeuvres qui pourtant évoquent dans leurs titres d’autres localités italiennes: Rome, Naples et Florence, Promenades dans Rome, la Chartreuse de Parme. Dans ses écrits les plus intimes et publications posthumes également , tout commence et tourne autour de la capitale lombarde. Le Journal débute à Milan à la date du 18 avril 1801, les Souvenirs d’Egotisme commencent avec la fuite hors de la ville survenue en 1821, et les pages suivantes racontent la douleur de l’avoir abandonnée. Cependant la Vie d’Henry Brulard s’interrompt « par une fascinante matinée de printemps, et quel printemps! et dans ce pays  » au 19 ème siècle lorsque Marie Henry Beyle, jeune homme de 17 ans qui n’est pas encore Monsieur de Stendhal, officier de cavalerie, fait son entrée à Milan à la suite des troupes napoléoniennes.

Ici, tout le fascine: la société, les femmes, la musique, les théâtres, les rues et bien sûr les odeurs. Tout se grave de manière indélébile, rien ne semble en apparence le décevoir. Comme il l’a tant proclamé de 1800 à 1821 son séjour fut une suite de bien-être.  » Milan – dira-t-il – est le lieu où j’ai constamment désiré vivre ». De 1814 à 1821 il réalise finalement le rêve d’ou pointe « l’aurore de sa vie ». Puis pour diverses raisons (sentimentales, économiques et politiques), il abandonne définitivement celle qu’il considère comme sa patrie d’adoption, le lien toutefois ne se se rompt pas, il se fond ensuite dans un souvenir mélancolique. Qui deviendra après sa mort une déclaration publique dans la célèbre épitaphe incrustée sur la pierre tombale à Paris :  » Henry Beyle de Milan qui vecut, écrivit, aima ».

Changement de siècle, renversement de rôles, dans la seconde moitié du 19ème siècle la capitale lombarde se fait protagoniste de ce rapport, lorsqu’elle accueille la bibliothèque de l’écrivain restée, de 1842 (année de sa mort) à 1942 à Civitavecchia où il fut consul de France.

Les raisons cependant pour se souvenir de Stendhal à Milan sont multiples, ainsi le langage choisi afin de proposer encore une fois l’esprit milanais de l’écrivain français est donc inhabituel.

Alberto Rebori a planté le décor de sa BD à Milan et retrace le retour de Stendhal à travers une imaginaire promenade dans 1000 ans tout en ponctuant son évocation de passages à travers chaque oeuvre (Journal, Rome, Naples et Florence, Souvenirs d’égotisme), à la recherche de personnages, lieux , sentiments et atmosphère jamais oubliés. La sensibilité et l’ironie de cet intelligent  » touriste  » catapulté dans une réalité désormais autre grace au style extravagant et incisif de Rebori, s’opposent aux modes de vie et aux scènes sociales qui y sont représentées et racontées sans pitié. Malgré ce qui entoure un Stendhal mécréant parfois terrorisé (mais comment pourrait-il ne pas l’être?) de passage à Milan, A. Rebori le fait s’exclamer malgré tout « j’aime Milan ». Une fois encore l’imagination a pris le pas sur la réalité.

Avec cette histoire fantastique narrée par l’image, le Centre Stendhalien de la bibliothèque communale a voulu enrichir le langage de la BD du témoignage affectueux bien qu’insolite d’une rencontre commencée durant le lointain mois de juin 1800 par le jeune Marie Henry Beyle, et encore inachevée.

Giulia Chiesa
Centro Stendhaliano
Traduction Éliane HUBER

 

Pauca Intelligenti (Stendhal Blanc sur Noir)

Stendhal Blanc sur Noir

Anna Jasinski

Pauca Intelligenti (Stendhal Blanc sur Noir)

A regarder de près l’ensemble des publications qu’a suscitées l’oeuvre de Stendhal, on découvre une page blanche: celle qu’auraient pu écrire les chercheurs issus du continent noir…
Quelle est la réception de Stendhal chez les lecteurs d’origine africaine? En attendant la réponse, on peut essayer de se poser la même question dans le sens inverse: quelle image de l’Afrique et des Africains pouvait avoir Stendlial?
A partir de nombreuses citations issues des romans, biographies, correspondances, souvenirs et récits de voyages de Stendhal, Anna Jasinski ouvre des pistes pour mieux cerner les opinions de l’écrivain contemporain de Benjamin Constant, Alphonse de Lamartine et Victor Schoelcher.

Anna Jasinski a soutenu une thèse sur l’oeuvre de Stendhal à l’université de Grenoble. Elle poursuit actuellement à Paris ses recherches sur les cultures africaines.

ISBN 2-7539-0092 -2
214 PAGES
Collection Autour d’une oeuvre

17 euros

Éditions Connaissances et Savoirs

149 rue Saint Honoré

75001 Paris

http://connaissances-savoirs.com/pages/details-ouvrage.php?livre_id=70

L’Incroyable Saga Des Torlonia. Des Monts Du Forez Aux Palais Romains

Une « figure à argent » : Giovanni Torlonia

 

Si les lecteurs de Rome, Naples et Florence, des Promenades
dans Rome
et de Vanina Vanini, comme ceux du Comte de Monte-Cristo,
connaissent les réceptions fastueuses que Giovanni Torlonia, « riche
banquier fort juif », « fort avare et un peu fripon », au jugement de
Stendhal, donnait dans son palais de la place de Venise, sans doute
ignorent-ils sa fabuleuse histoire et celle de la dynastie qu’il fonda.
Les stendhaliens, qui ont lu la brève étude d’Aimé Dupuy (Stendhal
club
, 15 oct. 1968) et parcouru la correspondance du consul,
disposeront désormais du solide et agréable ouvrage de référence
qu’Henri Ponchon a consacré aux
Torlonia, les Rothschild de Rome, objet de nombreuses études en
Italie, mais rarement évoqués en France : Henri Pourrrat
a consacré quelques lignes de son Gaspard des montagnes
au fondateur de la lignée ; Jean Anglade l’a évoqué dans un roman
historique, Qui t’a fait prince ? (1992). Giovanni
Torlonia (1754-1829)est le petit-fils d’un fort modeste marchand de
toiles du Forez, Antoine Tourlonias, et le fils de Marin Tourlonias
(1725-1785), né à Augerolles (Puy-de-Dôme), qui s’installa à Rome en
1750, où il italianisa son patronyme en Torlonia. Après un détour
nécessaire chez les Tourlonias du Forez, famille de forgerons et de
marchands, H. Ponchon, généalogiste émérite, tente de reconstituer
l’étonnant parcours de Marin qui se serait donc fixé à Rome, au service
d’une de ses relations familiales, l’abbé de Montgon, agent de Philippe
V d’Espagne, lequel eut de si sévères démêlés avec le cardinal de Fleury
qu’il préféra se réfugier dans le palais Zuccari, tout près de la
Trinité des Monts, où séjournèrent Reynolds, les Nazaréens, et même le
grand Winckelmann. D’abord valet de chambre puis marchand de soieries et
draperies, Marino épouse la fille d’un émigré français et d’une notable
allemande. Le couple aura quinze enfants dont Giovanni, « ce fameux
marchand de fil » (Stendhal), le héros de la famille, qui fondera la
dynastie princière des Torlonia, avec l’aide de son frère Giuseppe. Le
commerce prospère tant et si bien que les Torlonia se consacrent à la
banque. Quoique Giovanni n’ait pas été immédiatement accepté dans le
corps des banquiers romains, il réussit à faire de sa maison la première
sur la place de Rome. Son fils Alessandro lui succèdera et, de 1829
jusqu’en 1860, dirigera la banque qui sera vendue en 1869 et mise en
liquidation en 1872.

Le chapitre III retrace l’« irrésistible ascension » de Giovanni qui sut
profiter des bouleversements provoqués par la Révolution française :
banquier de la papauté (qui le fera marquis puis duc), mais aussi
fournisseur des armées de la République, approvisionneur de la
République romaine, banquier de tous les Bonaparte et de la noblesse
romaine, représentant à Rome du prince de Fürstenberg (qui le fera noble
d’Empire en 1794), et chargé des intérêts de la Pologne, etc. Une telle
réussite suppose bien évidemment des capitaux disponibles et une grande
intelligence financière. La banque Torlonia sera comparable à celle des
Rothschild, mais de moindre envergure : d’abord des opérations de change
et l’utilisation de capitaux d’origine commerciale inemployés, puis
l’acceptation d’effets émis en Europe par la papauté. Au long des vingt
années de conflits entre la France et le Saint-Siège, G. Torlonia sera
présent à toutes les étapes, naviguant entre la papauté et les
gouvernements que la France lui impose . Son nom apparaît fréquemment
dans les dépêches françaises, notamment lors de l’assassinat de
Basseville, l’imprudent secrétaire d’ambassade dont Stendhal a raconté
la fin tragique d’après Monti, et dans les rapports de Cacault quand la
France imposa au pape l’armistice de Bologne (1796). Giovanni devient
alors le banquier d’un pape qui n’a pas assez d’argent pour payer la
contribution d’armistice. Comme la France accepte d’être payée en
fournitures, de l’alun notamment
(qui avait fait la fortune des Chigi au XVIe siècle), il va en
assurer le transport par Civitavecchia. Après le traité de Tolentino
(1797), notre homme intervient encore en signant de nombreuses lettres
de change pour le pape ; il signe même un compromis avec la France. Il
poursuit son ascension en participant avec beaucoup d’habileté et un peu
de chance à des opérations toujours juteuses en période troublée :
fournitures pour les armées,
approvisionnement de la ville de Rome, achat de biens nationaux,
participations financières diverses (tissages, bois, etc.) La banque
Torlonia est une des plus solides et des plus prospères et, à la chute
de la République, Giovanni se retrouve propriétaire d’immenses domaines
entre Rome et la mer. Son principe : « Crescere a dismisura ».
A la fin du siècle, suite à l’explosion des bénéfices entre 1797
et 1800, sa fortune est faite ; il est considéré comme le plus riche
banquier de l’Italie. Il met sa bourse et son crédit au service des
cardinaux pour le conclave de1799, mais ses relations seront difficiles
avec le cardinal Consalvi, le nouveau secrétaire d’Etat nommé par Pie
VII.

Tout aussi intéressantes les pages consacrées à la vie sociale des
Torlonia, à l’éducation de leurs enfants, à leurs familiers et invités,
et même à leur lointaine parentèle : à la mort de son oncle Joseph
Tourlonias, simple voiturier d’Aubusson d’Auvergne, Giovanni Torlonia,
déjà immensément riche, réclame sa part ! Il a acheté le vaste
territoire de Roma Vecchia, ferme érigée en marquisat par le pape ; en
1803, il acquiert le duché de Bracciano, titre qu’il portera à partir de
1809 et que voyageurs et chroniqueurs mentionnent inévitablement. En
1809 également, il devient patricien romain, honneur que lui accorde Pie
VII pour services rendus : il entre donc dans la haute noblesse romaine,
aux côtés des Borghese, Colonna, Orsini. En 1814, il est fait prince
après l’achat du château et du domaine de Civitella Cesi. Sa quête
nobiliaire s’achève en 1820 par l’achat du duché de Poli et Guadagnolo.
Sur tous ces châteaux, villas, palais et tombeaux – à
Saint-Jean-de-Latran, la chapelle funéraire des Torlonia est « décorée
comme un café », (Edmond About) – il appose de très parlantes armes
composées d’un bandeau de six roses d’or sur fond bleu
parcouru par deux étoiles filantes : sic itur ad astra
aurait dit Coffe ! S’il n’est en 1810 qu’au dix-septième rang des plus
riches romains – le prince Borghese caracole en tête avec 2.605 810 écus
?, en 1820 sa fortune est évaluée à 1. 082 758 écus, dont 85% en biens
immobiliers. A sa mort il laisse un patrimoine de trente-cinq millions
d’écus ! Ses enfants et petits-enfants vont épouser les rejetons des
familles en tête de liste : par exemple, la princesse Anna Maria, unique
héritière du colossal patrimoine d’Alessandro Torlonia, épousera le
prince Giulio Borghese, lequel devra adopter
le patronyme de son épouse pour perpétuer l’illustre nom.

Dans la saga des Torlonia, Giovanni aura pour successeur Alessandro
(1800-1886), son fils cadet, le « Rothschild de Rome ». Le fils aîné,
Marino (1796-1865), moins connu, sera un esthète doublé d’un viveur ;
quant à Carlo (1798-1848), il sera le saint homme de la famille et un
ami des arts. A noter l’attention que Giovanni porta aux enfants nés
d’un premier mariage de sa femme, dont « ce bon Chiaveri », mort du
choléra en 1837, que Stendhal apprécia. Alessandro, qui épouse en 1840
Teresa Colonna (ce qui lui permet d’ajouter à ses armoiries la très
fameuse colonne), distingué entre tous par son père, fut bien sûr
banquier et homme d’affaires, mais aussi collectionneur et mécène (sur
cette activité rapidement évoquée, voir Barbara Steindl, Mäzenatentum
in Rom des 19 Jahrhunderts. Die Familie Torlonia
, 1994). Au nombre
de ses opérations, l’assèchement du lac Fucino, sa grande œuvre, (auquel
César avait déjà pensé et que tenta de réaliser Claude) lui vaudra le
titre de prince de Fucino, l’adjudication de la ferme des sels et tabacs
que Stendhal mentionne dans ses lettres et rapports à Rigny, Broglie et
Guizot. Au vu des services financiers rendus à la papauté, on comprend
que Pie VIII l’ait appelé « le père de la patrie » et qu’il ait dit à
Anna-Maria Torlonia, épouse de Giovanni : « Votre fils est le mien, il a
sauvé l’Etat » ! (Propos rapportés par Stendhal à son ministre). Les
Torlonia accèderont au rang de prince assistant au trône pontifical,
charge qui est encore aujourd’hui dans la famille. Alessandro développe
son partenariat avec les Rothschild (caisse d’amortissement de la dette
publique, emprunts d’Etat), prend de nombreuses participations (mines,
transports, commerce de la laine, etc.) En même temps il agrandit et
transforme palais et villas achetés par son père. Les galeries et salons
de la véritable reggia qu’est devenu place de Venise le
palais Torlonia, ex-palais Bolognetti (démoli au début du XXe siècle),
sont ornés de sculptures antiques et d’œuvres d’artistes contemporains
(Canova, dont Stendhal admirera le groupe d’Hercule lançant
Lycas à la mer
, Thorwaldsen, Galli). A cela s’ajoute une
collection archéologique décrite par Oliviero Ozzi en 1902 et par Jörgen
Hartmann en 1967. La villa Torlonia, via Nomentana, acquise des Colonna
en 1797, est restructurée par Giuseppe Valadier de 1802 à 1806, puis par
Caretti et Raimondi, sur le modèle de la villa Adriana, avec casino
et théâtre. Il y a aussi le palais Torlonia au Borgo (via della
Conciliazone), avec ses vastes
salons où Alessandro reçut des milliers d’invités et organisa des fêtes
mémorables de 1840 à 1845, la villa Albani, achetée en 1868, avec
l’ancienne collection Albani, le musée Torlonia de la via della Lungara
(constitué à partir de l’ancienne collection Giustiniani, sur les
conseils de P. E. Visconti), les théâtres de l’Apollo, de l’Argentina –
cédé à la ville de Rome – et la salle de l’Alibert. Luxe écrasant de
nouveaux riches ? Il vaudrait la peine de comparer les Torlonia père et
fils à Mayer Amschel Rothschild et à ses cinq fils installés dans les
cinq grandes places européennes (Francfort, Londres, Paris, Vienne et
Naples – mais pas à Rome !), qui rivalisent de magnificence et dont les
collections d’art sont fabuleuses (Voir Pauline Prévost-Marcilhacy, Les
Rothschild bâtisseurs et mécènes
, Flammarion, 1995).
G. et A. Torlonia furent à Rome des personnages-clés et leur nom est
resté quasi-légendaire car, comme le veut le proverbe : à Dieu et à
Torlonia, tout est possible.

Dans son épilogue, Henri Ponchon cite opportunément Stendhal, pourtant
rien moins que tendre pour les enrichis qui se piquaient de parler
littérature, art ou musique : « Quel que soit un homme à millions, en
employant les meilleurs sculpteurs et architectes de son siècle, il a
une chance d’être immortel. »

Michel Arrous

L’ouvrage est disponible dans quelques librairies. Consulter l’auteur :
henri.ponchon@wanadoo.fr
, ou www.fnac.com

Stendhal, le désir de cinéma suivi des Privilèges du 10 avril 1840 de Stendhal

Laurent Jullier & Guillaume Soulez, Stendhal, le désir de
cinéma
suivi
des Privilèges du 10 avril 1840
de Stendhal.
Coll. Carré Ciné, édition Séguier-Archimbaud, 2006

En avril 1840, Stendhal rédige les Privilèges. A
travers ces étranges rêveries de toute-puissance, se lit une sorte de
préfiguration des pouvoirs du dispositif cinématographique qui sera mis
au point cinquante ans plus tard. Comment ce désir de cinéma entre-t-il
en résonance avec le réalisme si particulier de Stendhal, souvent
illustré par le travelling imaginaire du miroir que l’on promène le long
d’un chemin dans Le Rouge et le Noir? Les auteurs ont mené
l’enquête au sein de la réflexion esthétique stendhalienne. Ils
décrivent l’effet sur Stendhal de la transformation du spectateur en ce
début du dix-neuvième siècle, avec l’apparition des nouvelles machines à
images. Ils reviennent sur sa théorie de la sensation, en particulier à
l’aune des recherches contemporaines sur les expériences de pensée et
les mondes possibles. Pourquoi ce montage des reflets auquel se livre
Stendhal nous apparaît-il aujourd’hui comme quelque chose de
cinématographique?

Enjeux de l’oouvrage :

– A partir de Stendhal, comprendre comment la « pensée-cinéma » – la façon
dont les films et leurs cinéastes pensent notre rapport au temps, à la
réalité du monde, à notre corps et à notre perception, etc. – naît et se
développe dans la littérature, avant (Stendhal, Baudelaire) puis après
(Proust, Barthes) l’invention du Cinématographe par les Frères Lumière
(1895).

– Situer la réflexion stendhalienne – en particulier sa théorie de la
sensation – dans la mutation qui se produit au début du XIXe s. avec
l’invention de nouvelles machines à images (phénakistiscope,
stroboscope, diorama, géorama). Celles-ci préfigurent le double
dispositif paradoxal du cinéma illustré par le générique du Mépris
de Godard : interroger le représenté et proposer un processus
d’identification « qui s’oaccorde à nos désirs », comme le propose déjà le De
l’amour
de Stendhal.

– Revenir sur l’interprétation traditionnelle de la définition
stendhalienne du roman, comme « miroir que l’on promène le long d’oun
chemin » (in Le Rouge et le Noir, 1830), entendu jusqu’à
présent comme une sorte de « photographie » du réel en mouvement,
définissant le réalisme stendhalien, alors que la photographie n’a pas
encore été inventée et que la notion de miroir revêt d’abord un sens
moral, politique et satirique. Ce qui propose un tout autre rapport
entre l’écriture et la réalité.

– Comprendre l’importance de la question de la « position »(sociale,
visuelle, imaginaire) dans l’esthétique de Stendhal pour montrer comment
elle préfigure les jeux cinématographiques autour du « point de vue ».
Suivre par ce biais le parcours de cette notion du cinéma à la
littérature (roman américain, Nouveau roman) et retour.

– Proposer une lecture contemporaine de la pensée-cinéma de Stendhal
avec l’aide de la théorie des mondes possibles et celle des expériences
de pensée.

Auteurs :

Laurent Jullier est professeur à Paris III-Sorbonne Nouvelle. Il a écrit
de nombreux livres sur le cinéma dont Hollywood et la difficulté
d’aimer
, chez Stock (prix du meilleur essai 2004 du Syndicat
français de la critique de cinéma).

Guillaume Soulez est maître de conférences à Paris III-Sorbonne
Nouvelle, associé au CNRS. Agrégé de lettres, ancien élève de
l’ENS-Lettres et Sciences Humaines, fondateur de la Voix du regard,
il a dirigé plusieurs numéros de revue, dont Penser,
cadrer : le projet du cadre
(L’Harmattan).

Revue HB N° 7-8

Vient de paraître : HB n° 7-8

Clarisse Réquéna, « Prosper Mérimée : Le Cor au pied, une plaisanterie
oubliée ».
Dossier : Stendhal et la singularité

Serge
Sérodes, « Erotique et singularité dans la fiction stendhalienne »
Pierrette
Pavet-Jörg, « L’imprévu : une clé de la singularité chez Stendhal? »
Kosei
Kurisu : « Idée de la singularité dans les romans de Stendhal »
Pierrette-Marie
Neaud, « Vanina Vanini : une génie singulier »
Varia

Gabrielle Pascal : « Stendhal et la vie »
Florence
Boussard-Umdenstock, « Stendhal et la médecine romantique »
Edwige
Thomas, « La tentation géométrique dans la vie de
Henry Brulard
 »
Christian Pierre, « Note sur la fonction des
croquis dans les oeuvres autobiographiques de Stendhal »
Nobuhiro
Takaki, « L’hypothèse du voyage à Grenoble en 1828 : précisions sur la
genèse du Rouge et le Noir »
Kosei
Kurisu, « Stendhal et Mishima. Armance et Vanina Vanini,
deux oeuvres à l’origine de l’inspiration créatrice »
Sandrine
Berthelot, « Robert Macaire charivarisé »
Patrick
Brunel, « Henri de Montherlant : un écrivain beyliste ? »
Michel
Crouzet, « Mérimée, Stendhal et l’héroïne capricieuse : Lamiel et Carmen »
Notes

Takahi Gohira, « La publication de Stendhal
aux mille couleurs »
Marthe Peyroux, « Le Colisée. Piranèse,
Stendhal et Marguerite Yourcenar. A chacun ses raisons d’admirer ».
Akbar
Asghari Tabrizi, « L’Enlèvement de la redoute de
Prosper Mérimée. Une relation stendhalienne d’un épisode de la campagne
de Russie ? »

Stendhal et l’italianité. Essai de mythologie romantique

Michel Crouzet

Stendhal et l’italianité. Essai de mythologie romantique

Nouvelle édition augmentée d’un avant-propos (José Corti, 1982)

1 vol., 488 p., relié, ISBN 2-05-101993-2. 80 €

Épuisé depuis de nombreuses années, la réimpression, très attendue, de
l’un des ouvrages fondamentaux de l’éminent spécialiste stendhalien, se
doit de figurer dans toutes les bibliothèques. Michel Crouzet analyse
l’Italie stendhalienne comme « nature ». Il s’interroge sur le problème
peu considéré dans son fond : qu’est-ce que l’ »Italie stendhalienne » ou
cette part d’italianité que Stendhal éprouve comme sa substance la plus
précieuse ? Il situe Stendhal dans l’histoire du Voyage en Italie, le
confronte à ses sources et à ce « corpus » de voyage qui sont
la toile de fond culturelle de l’itinéraire italien, fût-ce du plus
égotiste. Un nouvel avant-propos, « Stendhal et les Républiques
italiennes du Moyen Âge », donne une dimension supplémentaire à cette
étude capitale.

EDITIONS HONORE CHAMPION 3, rue Corneille
75006 Paris – Tel: + 33 (0)1 46 34 07 29 – Fax: +33 (0)l 46 34 64 06 champion@honorechampion.com
www.honorechampion.com

Stendhal Racine et Shakespeare et autres textes de théorie romantique

TEXTES DE LITTÉRATURE MODERNE ET CONTEMPORAINE, dirigés par Alain
Montandon et Jean-Yves Guérin


Stendhal Racine
et Shakespeare
et autres textes de théorie romantique

Établissement
du texte, annotation et préface de Michel Crouzet

N° 87, 1
vol., 560 p., relié, ISBN 2-7453-1395-9. 87 €

Le
romantisme de Stendhal est né au théâtre, dont il exige avant tout la
réforme : c’est une évidence de plus en plus méconnue. Sa théorie est
originale (elle refuse le drame), elle veut restaurer le plaisir
dramatique, donc revenir aux principes du genre (à Aristote), elle met en
place toute une esthétique du spectacle (action, langage, relations de la
scène et de la salle) ; et Stendhal qui n’est pas moderniste, est ici
moderne dans sa conception du jugement esthétique, et de l’illusion,
comme dans sa réinvention du comique, victime d’un consensus répressif :
sa pensée du rire inverse les valeurs établies ; il choisit la farce et le
sac de Scapin, il s’interroge sur le ridicule, il opte pour Regnard contre
Molière, pour la plaisanterie contre le comique, pour
le rire gai contre le rire satirique, et définitivement pour
l’énergie euphorique de la vis comica. Avec les deux Racine
et Shakespeare
, c’est tout un pan de l’oeuvre de Stendhal qui est à
redécouvrir. Les pamphlets sont escortés ici d’autres textes de théorie
romantique et dramatique encore moins connus : les textes milanais de
1818-1819 où Stendhal se déclare romanticiste, des
compléments au premier pamphlet qui constituent comme le Traité du rire
auquel il a si souvent pensé.

EDITIONS HONORE CHAMPION 3, rue
Corneille 75006 Paris – Tel: + 33 (0)1 46 34 07 29 – Fax: +33 (0)l 46 34
64 06
champion@honorechampion.com
www.honorechampion.com

L’Année stendhalienne 2006. Stendhal en Allemagne

L’ANNÉE STENDHALIENNE 2006

Stendhal en Allemagne
N° 5, 1 vol., 384 p., broché, ISBN 2-7453-1394-0. 35 €
Christof Weiand, Avant-propos – Élisabeth Edl, « On n’en finirait plus avec Stendhal » ou Le Rouge et le Noir en allemand – Hanns Grössel, « Les anneaux sont pleins d’inattendu » : Discours en l’honneur d’Élisabeth Edl tenu à l’occasion de la remise de la Bague de Saint-Jérôme – Mechthild Albert, Des signes naturels suppléent au langage. Stendhal, De Gérando et la crise du langage – Wolfgang Drost, Des principes de la critique d’art du romancier Stendhal – Astrid Bauereisen, La critique de Winckelmann dans L’Histoire de la peinture en Italie – Ekkehart Krippendorff, La Chartreuse de Parme : « Le Prince » moderne tel que Machiavel l’écrirait aujourd’hui – Hans Mattauch, La mission parisienne de Stendhal (fin 1806 – début 1807) : objectifs et circonstances – Ulrich Mölk, Conception française du droit et erreur d’interprétation allemande : Julien Sorel devant la cour d’assises – Dagmar Pietz, Armance : roman exemplaire des idées politiques du Nouveau complot contre les industriels ? – Ingrid Galster, Lamiel à Radio Vichy. Une adaptation de Simone de Beauvoir – Udo Schöning, Stendhal entre réalité et réalisme ou le roman est un miroir impossible – Lydia Bauer, De l’enfer aux étoiles. L’idéal de l’amour inaccessible. La conception de l’amour dans La Chartreuse de Parme de Stendhal – Peter Ihring, Stendhal chroniqueur et l’ »effet de réel » : La Duchesse de Palliano – Thomas Stöber, Auto-graphie. La matérialité de l’écriture dans la Vie de Henry Brulard – Friedrich Wolfzettel, L’Autobiographie comme espace expérimental de la mémoire : La Vie de Henry Brulard – Franziska Meier, Le je et le nouveau vécu de l’histoire. À propos de La Vie de Henry Brulard – Kichiro Kajino, Armance, Métilde et le langage romanesque chez Stendhal –Jean-Jacques Hamm, L’effet Méduse : une lecture deStendhal – Marie Bourgeon, Stendhal au cinéma : des larmes dans Le Rouge et le Noir.

NOTES ET DOCUMENTS : (Jacques Houbert – Sarga Moussa).

EDITIONS HONORE CHAMPION
3, rue Corneille 75006 Paris – Tel: + 33 (0)1 46 34 07 29 – Fax: +33 (0)l 46 34 64 06 champion@honorechampion.comwww.honorechampion.com

La pensée du paradoxe.Hommage à Michel Crouzet

 

 

Fabienne Bercegol et Didier Philippot (dir)

La pensée du paradoxe

Approches du romantisme

Hommage à Michel Crouzet

L’hommage que nous rendons ici à Michel Crouzet est aussi fidèle que
possible à une pensée qui s’est toujours voulue en mouvement. L’esptit
du jeu y règne et suit la courbe même d’une oeuvre qui n’a cessé
d’interroger la proximité du romantisme et du paradoxe.
Amis,
collègues et élèves, spécialistes de tous les siècles explorent les
affinités entre la littérature et le jeu: la pensée paradoxale de la
littérature est une véritable pensée du paradoxe. Les quarante-cinq
études réunies dans ce volume ont été conçues à partir d ‘une commune
orientation : elles conduisent toutes du domaine romantique vers la
dialectique du jeu et du sérieux, et parcourent le versant de l’esprit
(réel et jeu, écritures ludiques, jeu et conventions) et celui,
apparemment opposé, du sublime (esthétique et érotique),
dont Michel Crouzet a montré qu’il était la voie romantique par
excellence.

Format :14,5 x 21 cm

ISSN :1269-7621

ISBN : 2-84050-454-5

Prix public 32€

Prix de souscription :25 € (jusqu’au 1″ juin 2006)

Mémoire de la critique

La Sorbonne,
éditeur-imprimeur depuis 1470

Pour plus d’informations consulter le document
suivant
(format pdf)

Stendhal. La révolte et les rêves Éditions Glénat


Stendhal. La révolte et les rêves

144 pages, 24×32 cm, prix : 45€

Editions Glénat,
collection Découverte du patrimoine

Parution mars 2006. Disponible en librairie.

Richement illustré avec des documents issus en particulier des
collections de la Bibliothèquemunicipale
de Grenoble et du Musée Stendhal (manuscrits, éditions originales,
gravures, dessins, tableaux…), cet ouvrage permet de
découvrir la vie et l’oeuvre d’un écrivain, auteur de quelques-unes
des plus grandes pages de la littérature française.

Coordonnée par Marie-Françoise Bois-Delatte, conservateur en chef à la
Bibliothèque municipale de Grenoble, bénéficiant du conseil
scientifique de Gérald Rannaud, cette publication réunit les
contributions d’éminents spécialistes :

Yves Ansel, Philippe Berthier, René Bourgeois, Renée Dénier,
Jean-Jacques Labia, Catherine

Mariette-Clot, Cécile Meynard, Gérald Rannaud, Jean Serroy, Hélène
Spengler.