Stendhal et l’esprit Colloque organisé par Stendhal Aujourd’hui

STENDHAL ET L’ESPRIT

Colloque organisé par Stendhal Aujourd’hui
Avec la collaboration de HB Revue internationale d’études stendhaliennes

23 et 24 mars 2018, Université Paris-Sorbonne-Paris IV

Appel à contribution

Sans doute est-ce une banalité que de voir dans Stendhal un écrivain spirituel… Mais s’impose d’abord l’ascendant du Stendhal légendaire, homme et auteur, qui a fasciné, parfois au détriment de son œuvre, ses familiers, ses contemporains et tout le XIX? siècle. Cet esprit paradoxal ne manqua pas d’admirateurs : « homme spirituel » (Petetin), « homme d’esprit » (Bussière), « homme de beaucoup d’esprit » (Frémy), « spirituel auteur […] narguant d’ailleurs le solennel et le sentimental, brillant, aventureux, taquin, assez solide à la riposte, excellent à l’escarmouche » (Sainte-Beuve), tandis que dans « cet étrange esprit » Barbey verra un « excentrique prémédité » doublé d’un mystificateur « retors ».
Pour le personnage « Stendhal », l’esprit c’est le plaisir d’improviser, de se livrer à une activité naturelle et gratuite en usant d’une rhétorique du caprice, spontanée, libre et désinvolte, mais non sans motif, afin d’échapper à l’empire des convenances (le « principe triste », la « tyrannie de l’opinion », la bêtise et l’ennui). Pour le Moi, c’est la possibilité d’être soi, c’est-à-dire de penser par soi-même, de se distinguer face à l’uniformisation en cours dans la monarchie constitutionnelle, ce régime où l’on s’ennuie. C’est aussi s’inscrire dans la tradition française  ?  l’esprit serait sans trait en Italie, impossible en Angleterre par la faute du cant, ou dans l’Amérique sous l’emprise de la grossièreté et de la pudibonderie –, dans laquelle l’esprit railleur et gai est un fait de mœurs, un style ; une tradition hostile au pédantisme voire à la raison, qui veut qu’on ne se prenne pas au sérieux pour l’être, au risque de passer pour cynique ou méchant, ou d’en être la première victime (« Esprit perd préfecture »). Mais cette grâce propre à la société de plaisir d’avant la Révolution où dominaient le bon ton et le savoir-vivre aristocratiques, l’époque bourgeoise n’a pas su la retrouver faute de comprendre la galanterie et la courtoisie, le sens de la conversation, l’art de conférer et de plaire. L’exemple des coteries parisiennes et de la suffisance provinciale confirme la perte des plaisirs de l’esprit. Alors, que devient l’esprit dans la marche de la « civilisation » ?
À la fois homme d’esprit et homme de l’esprit, l’ « auteur Stendhal » en pratique toutes les vertus, d’abord pour se garder de la « haine impuissante », mais surtout pour dire la vérité en se jouant, sans amoindrir le rapport de la littérature au réel. Chez Stendhal qui veut une littérature de l’esprit, le roman est une œuvre de l’esprit où sans cesse interviennent l’esprit des personnages, l’esprit de l’auteur et celui du lecteur. (À propos de Julien, Taine note : « Quant à l’esprit, Beyle lui a donné le sien, c’est tout dire. » Du marquis de La Mole, on connaît l’esprit impénitent et transgressif ; du banquier Leuwen, on a dit qu’il était l’esprit incarné, et de Lucien qu’il savait aussi jouer l’homme d’esprit ; dans la Chartreuse, où règne l’esprit « toujours un peu cousin du jacobinisme », le Prince a de « l’esprit littéraire »). Dans la fiction romanesque, le récit de voyage et les journaux intimes, où fourmillent bons mots et anecdotes exemplaires, on explorera les stratégies de l’esprit excitateur et subversif en lutte contre le faux et le convenu, ses rapports avec l’art de ridiculiser et l’ironie, avec le naturel et l’émotion, mais aussi dans le personnel comique la crainte de l’esprit, l’esprit appris, l’esprit mondain, et la « fureur de faire de l’esprit à tout propos » stigmatisée dans Lucien Leuwen. On examinera la mise en œuvre de l’esprit et tous les aspects de ce jeu supérieur rebelle à tous les pouvoirs.
Propositions de communication à adresser par courriel, avant le 7 janvier 2018, à :

Michel Crouzet : mj.crouzet@wanadoo.fr

Michel Arrous : michel.arrous@gmail.com

Didier Philippot   : philippot.didier@wanadoo.fr

L’Année stendhalienne 16

 

L’ANNÉE STENDHALIENNE 16
Honoré CHAMPION

L'ANNÉE STENDHALIENNE 16

https://www.honorechampion.com/fr/10686-book-08534645-9782745346452.html

Collection ANNEE STENDHALIENNE
Format 15 X 22 CM
No dans la collection 0016
Nombre de volume 1
Nombre de pages 456
Type de reliure BROCHÉ
ISBN 9782745346452
Date de publication 01/11/2017
Lieu d’édition PARIS

60 euros

« STENDHAL ET LA CRITIQUE »
Brigitte DIAZ: Avant-Propos
Philippe BERTHIER : Critique et éthique ou le rêve d’ Aristarque
Yves ANSEL : Défense et illustration de « la critique des créateurs » : le cas Stendhal
Brigitte DIAZ : Stendhal critique, un « excitateur d’idées »
François VANOOSTHUYSE : Le mot d’esprit dans Paris-Londres
Xavier BOURDENET : Critique et création : Stendhal, Walter Scott et La Princesse de Clèves
Catherine MARIETTE : Stendhal, critique des romancières de son temps
Philipp LAMMERS : Lettres de Paris par le P.N.D.G. Lettres sur l’histoire de France ? La critique de l’histoire chez Stendhal et les historiens libéraux
Karin GUNDERSEN : La formation du goût littéraire
Marie-Pierre CHABANNE : Le Salon de 1824, ou l’ombre du beau moderne
Béatrice DIDIER: Stendhal chroniqueur musical
VARIA
Yvette FORMERY: Stendhal et Maine de Biran
Jean-Charles AUGENDRE : Stendhal et « M. Kousin »
Renée DÉNIER: Stendhal: Journal d’un voyage à Londres en 1817
Jean-Jacques LABIA : L’Allemagne-Autriche de Stendhal au fil du temps, d’une topique à l’autre
lCaude BOURRINET : Stendhal, anti-moderne, ou contre-moderne ?
Jérémie DUBOIS: Les Commémorations de Stendhal dans les relations franco-italiennes de 1947 à 1992 : diplomatie culturelle, sociabilité universitaire et construction d’un patrimoine transnational
NOTES ET DOCUMENTS
François BRONNER : Une nouvelle lettre inédite de Stendhal à Salvagnoli
Jean-Louis OUVRARD: L’exemplaire « Toumeux » de l’Histoire de la peinture en Italie de Stendhal
Michel LEGAT : Menti et les « Larges d’épaules »
Jean-Luc BUSSET : Un singulier plaisir : assister à son enterrement
– : L’humour dévastateur de M. Leuwen père
– : Un mot passé en proverbe chez Stendhal et Balzac
Jacques DUPONT: A Cupidon, par Thom Gunn
CHRONIQUE
Philippe BERTHIER, Hélène de JACQUELOT, Marie PARMENTIER
CARNET CRITIQUE
Philippe BERTHIER, Marie PARMENTIER, Elisabeth RALLO DITCHE

Le Paris de Stendhal Philippe Berthier

Le Paris de Stendhal
Philippe Berthier

Éditions Alexandrines

Le Paris des écrivains
8,90 euro ttc

Né provincial, Henri Beyle n’a jamais remis en cause la conviction que c’est à Paris, et à Paris seulement, qu’on peut trouver le milieu le plus stimulant pour l’esprit. Enragé de théâtre et de musique, jamais rassasié, autour d’une table ou dans un salon, d’échanges et de conversation, c’est à Paris que cet Italien d’adoption est toujours revenu comme à la source de toute vie intellectuelle. Il en a besoin, disait-il, comme une locomotive de charbon.
Si Stendhal célèbre peu les beautés monumentales de la capitale, il sait avec un art consommé utiliser les ressources de cette grande machine à exciter les idées et à penser sans entraves, qu’il considère comme unique au monde. De sorte que ce Milanais de coeur peut aussi passer à bon droit pour idéalement Parisien : « Tout m’a paru insipide au sortir de Paris. »

Philippe Berthier, professeur émérite de littérature française à la Sorbonne Nouvelle, a consacré de nombreuses études à Stendhal, dont il a co-édité en trois volumes les Œuvres romanesques complètes dans la Bibliothèque de la Pléiade. Président de l’Association des Amis de Stendhal, il a fondé la revue L’Année stendhalienne.

Stendhal historien ? Recherches & travaux n°?90

Recherches & travaux n°?90

Stendhal historien ?
Sous la direction de Catherine Mariette

En dehors du roman, Stendhal a mené une véritable activité d’historien, encore assez méconnue par la critique. Au moment où naît une «?nouvelle histoire?» alors en voie d’autonomisation dans le champ des disciplines, il prend position, comme la plupart de ses contemporains, contre la tradition des «?antiquaires?» et de l’érudition et participe activement au renouvellement de la vision d’une histoire marquée par l’actualité. Quelle est donc sa situation dans le «?siècle de l’histoire?»?? Entre histoire et mémoire, histoire et biographique, histoire et politique, comment écrire l’histoire??
Grand lecteur des Mémoires écrits par ses contemporains, Stendhal s’interroge sur sa place de sujet-narrateur dans le récit des événements dont il se présente comme le témoin. C’est donc cette histoire, bruissant encore des murmures de ceux qui l’ont vécue, dont il se fera l’historien, une histoire du présent en somme.

Éditions littéraires et linguistiques de l’université de Grenoble
Revue numérique
ISBN 978-2-37747-006-8
Date de parution : 4 juillet 2017

Sous le regard de Stendhal Promenades à travers la nature et les arts

Sous le regard de Stendhal

Promenades à travers la nature et les arts

études réunies et présentées par

Encarnacion Medina Arjona

EUREDIT

237 p. Paris Mai 2017

ISBN: 978-2-84830- 197-6

Prix public France: 48 € ttc

Promenades sous une allée de marronniers, amours à l’ombre d’un grand chêne, itinéraires artistiques dans une ville baignée de lumière, différentes manières de regarder le sensible qui font que l’oeuvre de Stendhal échappe vite à son auteur et à son temps. Quel est le
rapport de Stendhal au Beau? Comment construit-il ce rapport? C’est l’oeil qui, spontanément, opère cette synthèse et c’est la sensibilité naturelle de sa plume qui cerne les contours. Il s’agit bien d’ un regard qui marchede concert avec l’affect.

Ce volume contribue à relire Henri Beyle, à voir comment, à l’aide de procédés discrets , il obtient l’expérience de la nature et des arts.

Avec la participation de

Claude Benoit, Juan Bravo Caslilla, Marie-Françoise Barat, Françoise Chenet, Béatrice Didier, Suzel Esquier, M. Carme Figuerola, Maria Teresa Lozano Sampedro, Javier dei Prado Biezma, Martine Reid, Àngels Santa.

Encarnacion MEDINA ARJONA est professeur de Langue et Littérature françaises à l’Université de Jaén. Spécialiste du XIXème siècle, de l’écriture des femmes et des paysages culturels méditerranéens, elle a notamment publié Zola y el caso Dreyfus:
Cartas desde España, 1898-1899 (1999) et Los Combates de Zola, el «Faiseur d’hommes ». Correspondencia iberoamericana dirigida a Émile Zola, 1886-1902 (2004).

STENDHAL Romans inachevés Présentés par le Stendhal Club

STENDHAL

Romans inachevés

Présentés par le Stendhal Club

GRASSET

9782246812715-001-X

Dix romans inachevés de Stendhal : dix plaisirs achevés. Ces textes, allant d’une à plusieurs dizaines de pages, sont du pur Beyle ; on y retrouve l’enchantement de son écriture aussi bien que ses héros typiques. Voici le chevalier de Saint Ismier, pour qui seul compte l’honneur, dans la France du xviie siècle, l’ambitieux Féder, qui devient un des plus célèbres peintres de Paris grâce à sa femme, le touchant Roizand, dont la maladresse n’a d’égal que le charme, ou encore la duchesse de Vaussay, dont tous les diplomates romains tombent amoureux.
Ces écrits sont présentés par une conversation entre trois membres du Stendhal Club, fondé par Charles Dantzig en 2011 : Charles Dantzig, Dominique Fernandez et le jeune éditeur Arthur Chevallier, représentant trois générations d’amoureux de Stendhal.

Parution : 29/03/2017
Pages :  280
Format : 120 x 190 mm
Prix :  9.95 €
Prix du livre numérique:  7.99 €
EAN :  9782246812715

Stendhal et les choses de la nature Actes du colloque de Paris-INHA, organisé par Stendhal aujourd’hui, 26-27 mars 2010

Stendhal et les choses de la nature
Actes du colloque de Paris-INHA, organisé par Stendhal aujourd’hui, 26-27 mars 2010

Réédition

Études réunies et présentées par Michel Arrous

Stendhal et les choses de la nature

EUREDIT

http://www.euredit-editions.com/f/index.php?sp=liv&livre_id=210

Collection H.B.
Date de parution : 2017
ISBN : 978-2-84830-216-4
ISSN : 2431-9104
16 x 24 cm
dos carré collé
X-172 pages
48 €

Bien qu’il ne passe pas pour un peintre paysagiste, il y a un Stendhal paysagiste car le paysage-archet joue sur lui. Pour cet homme des villes qui a maintes fois dénoncé les laideurs de la civilisation, la nature n’est pas simplement un décor, elle existe dans la diversité de son immanence, et même quand s’invite la laideur qui a toujours partie liée avec la laideur morale. Les beaux paysages « rendent le malheur supportable » ; non seulement ils allègent l’âme en quelque sorte, mais augmentent la joie en délivrant des « vains intérêts du monde ».

Stendhal aime la montagne, la « sublime beauté » d’un vallon près de Grenoble, le silence des grands bois et la liberté des forêts, la mer – avec des nuances  – , et les lacs. Et, par-dessus tout, il a le culte de l’arbre qu’il aime et respecte, l’arbre libre qui offre le plaisir de l’ombre ou qui console, propice à l’imagination et à la rêverie. Devant les tilleuls parisiens Brulard a l’âme rafraîchie, à sa vue le Touriste est apaisé parce que « c’est quelque chose qui n’est pas affecté » ; il en va de même pour Julien ou Fabrice. L’arbre, mais aussi le jardin, à condition qu’il ne soit ni factice ni magnifique, alors, dans l’univers romanesque, il devient le lieu du secret des êtres dans la complicité érotique.

Chez Stendhal, les choses de la nature, dans leur plénitude, ne se contentent donc pas d’être ; elles ont une résonance, une sagesse qui nous parle. Enfin l’auteur de De l’amour privilégie leurs rapports avec l’art : « ce qui est extrêmement beau, dans la nature et dans les arts, rappelle le souvenir de ce qu’on aime ».

Avec les contributions de
Max Andréoli, Encarnación Medina Arjona, Michel Crouzet, Janine Gallant, Marie-Françoise Guinoiseau, Jean-Jacques Hamm, Andrée Mansau, Pierrette Pavet, Elisabeth Scheele, Francesco Spandri